Les Forges et Aciéries de Firminy et les établissements Holtzer
Restent, en exceptant les tout petits producteurs, deux entreprises adonnées aux fabrications spéciales : Firminy et Jacob Holtzer.
Les Forges et Aciéries de Firminy ont été fondées en 1855 par Félix-François Verdié, dont l'objectif était alors de souder une platine d'acier fondu sur les rails de fer afin d'augmenter leur longévité. Dix ans plus tard, Verdié engage une collaboration avec les frères Martin et industrialise la production d'acier sur sole dont il contrôle les brevets.
Aussi, malgré la production de canons de 155 mm signalée par Laur, Firminy est-elle surtout une aciérie et la prospérité de l'entreprise est due à la vente de licences. Cette aciérie est à l'origine de la métallurgie spéciale moderne. Elle se différencie en cela d'un pôle de la tradition fécondé par la science, les établissements Jacob Holtzer, installés à Unieux, tout près de Firminy. L'entreprise est une des doyennes de la Loire : créée en 1819, elle s'est spécialisée dans l'acier cémenté fondu qu'elle produit au creuset, confidentiellement. Mais les creusets sont au milieu des années 1860 chauffés par les fours à gaz de Siemens. Surtout sous l'influence du grand chimiste Boussingault et la direction technique de l'ingénieur Aimé Brustlein, ils produisent en 1877 des alliages au chrome d'une dureté exceptionnelle. La science, comme à Terrenoire, est entrée dans l'usine. Unieux est ainsi à l'origine de l'industrie des aciers spéciaux. Au strict plan des productions de guerre, elle livre des obus de rupture dont l'ogive est en acier chromé.