1914-1950 : entre prospérité et crise

1914-1929 : l'élan de la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale constitue une opportunité pour Saint-Étienne. Avec la mine, la métallurgie, les industries mécaniques et l'armurerie, Saint-Étienne devient l'arsenal de la France.

Dans le sillage de la Première Guerre mondiale, Saint-Étienne renoue avec le développement économique. Les régions industrielles concurentes du Nord et de l'Est sont dévastées, la reconstruction des zones de front nécessite une importante production. Le développement du cyclotourisme permet à Saint-Étienne de devenir la capitale du cycle.

La seconde vague d'immigration - en provenance d'Europe - se poursuit. Saint-Étienne atteint 165 000 habitants en 1921 et la crise du logement perdure, notamment à cause de l'accaparement du sol par les compagnies minières.

1929-1945 : une crise industrielle

L'économie s'affaiblit à partir de 1927 mais devient particulièrement perceptible à partir de la crise de 1929 : difficultés dans la métallurgie, textile, constructions mécaniques, cycles, armes. Cette crise a des conséquences sur toutes les autres activités.

Les faiblesses structurelles de l'économie locale sont visibles :

  • métallurgie : concurrence du fer et de l'acier lorrain.
  • mine : coûts de productions élevés, qualité moindre, infastructure vieillissante, bassin morcelé.
  • textile : hausse du franc donc baisse des exportations, vague protectionniste, entreprises trop nombreuses et petites avec un coût de production élevé.

Saint-Étienne se paupérise : baisse de la population, chômage important. La vie politique s'ancre à gauche, notamment avec le maire Louis Soulié.
La Seconde Guerre mondiale ne profite pas à Saint-Étienne comme ce fut le cas pour la précédente.

L'après-guerre : le sursaut

Ni la guerre, ni le bombardement de mai 1944 n'ont entamé le potentiel économique. Les Houillères nationalisées participent à la bataille du charbon. Le matériel est modernisé, le bassin concentré. La métallurgie repart en se modernisant et s'oriente vers la production civile. Le textile bénéficie de la demande et du soutien des pouvoirs publics.

Les grèves de 1947 et 1948 sont les derniers épisodes de la ville rouge.

La période de reconstruction d'après-guerre permet, avec le renouvellement du matériel et d'autres facteurs comme par exemple la guerre de Corée, une reprise économique dans les années 1950. Cependant, cette reprise n'a pas de suite et la crise de 1974 touche sévèrement la ville. Les mines de houille ont été nationalisées en 1946 et leur exploitation confiée aux Houillères du Bassin de la Loire. L'effort de rationalisation débouche sur une politique de repli : le nombre des employés des Houillères baisse, entre 1946 et 1979 de 22 500 à 730 ; la production cesse entre 1975 et 1980.