Introduction

Le lundi 17 novembre, nous nous sommes rendus au 164 cours Fauriel, aux archives municipales de Saint-Etienne. Lorsque nous avons aperçu le bâtiment nous étions un petit peu surpris, en effet il ne ressemblait pas à un bâtiment d'archives comme on pouvait se l'imaginer. Monsieur Tillière nous a fait visiter les locaux en "profondeur" et nous avons été très surpris : tout était grand, impressionnant. Nous nous sentions privilégiés d’accéder à ce labyrinthe de rayonnages sur plusieurs étages dans lequel des milliers de  documents, anciens et récents, étaient archivés sur des kilomètres.

Lors de la seconde séance nous nous sommes retrouvés devant deux gros cartons de la série S1, celle des archives privées, chacun d'eux correspondait à un soldat. L’un contenait deux cahiers d'écolier, support de mémoires d'un personnage nommé Jean de Gaudemar. L’autre une correspondance, un carnet de route, des documents administratifs, des témoignages de compagnons de régiments légués aux archives par la famille de Joseph Chosson. Nous avions entre les mains des documents authentiques et palpables qui parfois avaient des odeurs particulières de poussière et de moisi mais c'était tout ce qui faisait leur charme et leur intérêt.

Au début nous étions un peu gênés et aussi extrêmement touchés de savoir que nous étions face à une partie de la vie de deux personnes qui ont réellement existé. Nous rentrions d’une certaine façon dans leur intimité. Ainsi, la découverte et la lecture de ces documents s’accompagnaient de compassion, parfois d’un peu de tristesse, mais également de joie. Nous avons également étudié des documents plus administratifs comme les grands registres de recensement et les tables décennales. Peu à peu, nous avons recomposé certains aspects de leur vie et de la guerre et c’est ce que cet article entend faire découvrir à travers une question toute simple : que fut la Grande Guerre pour Joseph et pour Jean ?

Nous entrerons dans la vie de Jean et de Joseph par leur expérience combattante qui les réunit dans une campagne militaire peu connue, celle de l’armée d’Orient. Nous reviendrons ensuite sur leur parcours d’avant-guerre pour éclairer leurs milieux sociaux et leurs familles que seule la guerre pouvait forcer à se rencontrer. Enfin, nous envisagerons les lieux qui les ont réunis ou au moins croisés, de la caserne de Saint-Etienne au long voyage qui les conduit aux portes de l’Asie.