Centenaire de la loi de 1901 sur les associations

" Il n'y a pas d'armure plus solide contre l'oppression, ni d'outils plus merveilleux pour les grandes oeuvres. " Pierre Waldeck-Rousseau

La loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association a un siècle. Cette longévité est assez exceptionnelle pour un texte législatif - d'autant qu'elle n'a pas subi de remaniements majeurs sinon par deux fois, en 1939 et 1981, en ce qui concerne les associations étrangères - pour qu'on le souligne.

Une grande loi de la 3ème République 

Cette loi, qui un siècle plus tard, reste attaché au nom de l'un de ses pères fondateurs Waldeck Rousseau, met fin à une tradition multi-séculaire de répression, de mise sous tutelle et de non droit à l'encontre des associations.

Elle fonde ainsi le droit d'association sur des bases entièrement nouvelles : elle préserve la liberté et les droits des individus tout en permettant leur action collective. Elle figure parmi les grandes lois de la 3ème République, fondatrices des institutions et libertés républicaines de la France contemporaine.

Notre Centenaire est ainsi devenue pour les citoyens un moyen courant de mettre en oeuvre leurs passions, leurs projets, leurs revendications, leurs désirs de rencontrer l'autre et de faire bouger la société.

La vie associative à Saint-Etienne 

En nous attachant à son histoire au plan local, on voit que les Stéphanois ont su très tôt explorer toutes les formes de solidarité et chacun se plait à décrire cette chaleur communicative propre à notre ville. On ne s'étonnera pas que plus de 2 000 associations y perpétuent les valeurs de tolérance, de solidarité, et de générosité.

Des valeurs sans lesquelles notre ville n'aurait peut-être pas été le théâtre d'expérimentations nouvelles, notamment dans le domaine social, qui ont essaimé ensuite dans la France entière et parfois même au delà.

Qu'on en juge ! :

Saint-Etienne est le berceau de la Mutualité, aboutissement d'une certaine forme de solidarité qui trouva très tôt son expression à travers les Sociétés de Secours Mutuels fort nombreuses dans notre ville (la première est la Société des Veloutiers et Tisseurs réunis créée en 1819).

A Saint-Etienne, passementiers, mineurs et verriers sont parmi les premiers à construire ces organisations spécifiques que sont les syndicats ; la Bourse du travail qui les accueille est créée en 1892. C' est la 4e de France !

Notre ville a aussi servi de cadre à plusieurs initiatives originales et couronnées de succès, comme les Jardins ouvriers du père Volpette, l'Oeuvre des enfants à la montagne du pasteur Comte.

Le jeu de Sarbacane, proche parent du jeu de l'Arc dont l'origine remonte à l'année 1552, est aussi une pratique empreinte de contestation qui peut apparaître comme une spécificité stéphanoise. Elle conserve aujourd'hui encore une belle vitalité dans notre ville, notamment au sein des Amicales laïques.

Paul de Vivie est l'apôtre du cyclotourisme (et de la polymutipliée) en France. Pratiquant assidu, toujours à la recherche de perfectionnements sur les bicyclettes pour rendre l'effort accessible au plus grand nombre, on lui doit l'une des plus grandes concentrations cyclotouristes au monde : la journée Vélocio qui a fêté son 80e anniversaire en 2005. Depuis 1922, la doyenne des épreuves cyclotouristes françaises en a vu des cyclo-touristes gravir au mois de juin chaque année le col de la République (1145 mètres) dans une épreuve chronométrée.

L'association, lieu privilégié d'exercice de la citoyenneté 

L'émergence de nouveaux dynamismes associatifs dans les quartiers en difficulté, à Saint-Etienne comme ailleurs, démontre que la vie associative est le ciment d'un pacte républicain en constante évolution ; l'instrument de la cohésion de la société et de ses diverses composantes.

Les nombreuses manifestations qui se sont déroulées à travers la France à l'occasion de la célébration du centenaire de la loi de 1901 témoignent de l'importance que chacun attache à ce texte qui est un peu notre bien commun. Elles ont souligné la remarquable vitalité du milieu associatif riche de 900 000 associations qui gère plus de 300 milliards de francs grâce à onze millions de bénévoles, au bénéfice de dizaines de millions de membres.

Souhaitons que tout soit mis en oeuvre pour que les associations restent le lien privilégié d'exercice de la citoyenneté, permettant la rencontre d'hommes et de femmes venus partager leur passion, ou vivre leur engagement !